PHILIPPE HAUER


Aixois d'adoption, Philippe Hauer travaillait à L'Embobineuse où il est arrivé par hasard et s'occupait de l'administration par camaraderie. Depuis il ne fait rien.

Il pratiqua le théâtre à peu près dans les mêmes conditions : ayant vu de la lumière, il entra et resta jusqu'à ce qu'on veuille bien se passer de ses services. Il joua ainsi pendant trois ans avec la compagnie Buchinger's Boot Marionettes, interprétant un Jarry aphone qui balada son micro aux quatre coins de l'Europe. Profitant de l'élan, il écrivit et mit en scène quelques pièces. Dans le même temps il termine un roman, Le Témoin (2010).

Il travaille actuellement sur une série de nouvelles – À lire avec de l'eau dans la bouche (2012), La Tour (2011), Point Blanc (2013). Il mène de front une réflexion sur l'écriture romanesque et scénographique. Il est ainsi accueilli par deux fois en résidence à la Chartreuse lez Avignon pour préparer le spectacle Le Vieil Homme de la Montagne créé à Lausanne en septembre 2012.

Auteur également de nombreuses chroniques pour l'Embobineuse, il y consacre ce que le temps lui laisse de libre. Avec la mise en scène de la pièce Marat-Sade de Peter Weiss, dont la durée estimée avoisine les trois heures, cela ne lui en laisse pas beaucoup. C'est sans doute pourquoi, dans ses nouvelles, il est à la recherche de ces imbrications de temps, que la conscience ou le souci du détail font prendre pour des instants justes, des moments d'éternité évaporés.

Dans Les Combinatoires du Bonheur (2011), où il s'agit de traverser une plage, il s'interroge sur le mouvement ; réflexion qui lui paraît encore aujourd'hui associée à son enfance où, dans ses grandioses périodes d'ennui, il fixait l'ombre gravissant un gravier de la cour. Essayez.


L'avis de l'éditeur

Philippe Hauer est un nomade, c'est-à-dire qu'il parcourt chaque jour son territoire, un périmètre pas bien grand mais bien défini, et qu'il y trace sa route, sensiblement la même, ponctuée de points d'approvisionnement que sont les terrasses de cafés, où il s'arrête, s'assoit, sirote, observe, écoute, écrit... pour ensuite revenir à sa tanière.

Mais à travers les rencontres au café, des histoires du monde parviennent à ses oreilles... Il y a ces villes lointaines (ici, celle de Phnom Penh) qu'on lui raconte et qui prennent forme sous ses yeux, ces personnes côtoyées par d'autres, qui prennent vie dans son esprit... Alors avec ça il décide de faire un polar, du noir, du bien sombre, qu'il tourne en dérision souvent, avec des personnages tiraillés, perdus, obsédés, absurdement désespérés au milieu d'une société joyeusement chaotique toute fraîchement sortie des mains des khmers rouges. La toile est glauque. Sur fond d'enquêtes policières (l'histoire étant toujours un prétexte), l'auteur tisse les relations ambigües entre les êtres et nous invite à voir comment, emprunts des meilleurs ou des pires sentiments, ils jouent à qui aura le moins de remords.

Le travail est en cours, et l'auteur lui-même ne sait pas encore jusqu'où sa plume le mènera, mais comme on aime se laisser surprendre, on a hâte qu'il ponde la suite !


© Jean-Luc Deglin
© Jean-Luc Deglin

30 tours de stade [collection Chroniques]

 

paru en juin 2014
disponible - en vente sur ce site

 

Kilomètre 11 [polar]

 

en cours d'écriture

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