Chaque année à Catane, des pâtisseries en forme de sein sont mangés en hommage au martyr de Sainte Agathe, Sainte Lucie est la patronne des ophtalmo tandis qu’elle apporte ses yeux sur un plateau à celui qui lui demande sa main, il existe des représentations de Sainte Marie d’Égypte habillée par ses cheveux : autant d’aspects singuliers que l’on peut découvrir à travers les peintures de Zurbaran, La Légende dorée de Jacques de Voragine, et les milliers d’éléments qui fourmillent sur Internet.

Tandis que le christianisme perdure et se meurt de concert, voici de quoi continuer à faire vivre le mythe de ces femmes devenues saintes et alimenter une rêverie, entre lyrisme et cynisme, un pied dedans un pied dehors, avec toujours en ligne de mire le désir de faire ressurgir le grotesque, le baroque et le tragique autour de ces héroïnes aux prises avec la cruauté. Agathe et Lucie ont vécu en Sicile, leurs existences se croisent. Marie d’Égypte a vécu à Alexandrie.

Rêver et raconter leur vie et leur passion, est aussi un moyen de se pencher sur la manière dont le corps s’y trouve engagé, entre privation, virginité, éclatement, empêchement, massacre et peut-être faire écho avec ce qui se joue encore entre les corps au présent.